Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Dzogchen et les Six Yogas de Naropa
19 décembre 2005

Les Trois Véhicules ( 2 )

Le bouddhisme mahāyāna, terme sanskrit signifiant « Grand Véhicule », est postérieur au bouddhisme hīnayāna (voir aussi Bouddhisme theravāda, « doctrine des Anciens »). Il consiste en une forme de bouddhisme développée aux alentours du Ier ou du IIe siècle ap. J.-C. à partir de la doctrine des Anciens, jugée trop austère. Ce bouddhisme ne se limite pas aux seuls écrits du Bouddha historique mais s'appuie aussi sur des textes postérieurs, des exégèses et les écrits d'autres « maîtres ».

L'absence de nature propre (autrefois limitée à la personnalité) s'étend dans le Mahāyāna à tous les phénomènes. Nāgārjuna ira jusqu'à affirmer que le saṃsāra et le nirvāna sont comme « les deux côtés d'une assiette (ou d'une pièce) ». Fortemenent inspirés de l'hindouisme, les préceptes du mahâyâna réintroduisent des idées éliminées par le Bouddha, le salut par la dévotion, le ritualisme ou la présence de divinités (que la mahāyāna a parfois absorbées par syncrétisme à partir d'autres religions, comme le taoïsme ou le shintoïsme). À la rigueur et la discipline personnelle du « Petit Véhicule » (telle est l'expression péjorative des tenants du mahāyāna), le « Grand Véhicule » oppose la compassion et l'intercession par les bodhisattva, dont la sagesse personnelle est utilisée pour venir en aide à autrui. Les laïcs peuvent accéder au nirvāna, à condition qu'ils pratiquent en développant avec foi l'amour et la compassion envers autrui, et effectuent quotidiennement les exercices de yoga enseignés par leur guides spirituels.

Alors que dans la doctrine des anciens le but ultime est de devenir soi-même (et pour tous les êtres) un arhant, dans le mahâyâna l'état de bodhisattva prime. On pourrait recourir à la métaphore du puits : les êtres sont au fond du puits du samsara, un arahant (du Theravada) sort d'abord et va chercher une corde pour les autres, alors qu'un "bodhisattva" fait la courte échelle aux autres sans essayer de sortir lui-même. La "compassion" est poussé à son maximum sans égard pour la sagesse. Le Bouddha, de personnage historique, devient dans la doctrine des trois corps l'émanation d'un bouddha cosmique comme peut l'être Vairocana, une divinité panthéiste et syncrétique englobant en son sein les les anciennes divinités. Ces déités représentent des qualités et des énergies vers lesquelles tend le pratiquant, le but étant de développer les causes qui vont permettre d'élargir sa conscience et d'établir l'être dans des actes libérateurs de l'attachement au concept du moi.

Le grand véhicule est surtout présent en Inde du nord, en Chine (sous la forme 禪 chán ou Jingtu), en Corée (le « Son », dont notamment l'école « Chogye »), au Japon (le zen) et dans le sud-est asiatique. Il a donné naissance, au Tibet, à une nouvelle forme de bouddhisme, le lamaïsme, qui est une forme du Vajrayâna (en sanskrit « véhicule du diamant »), empreinte d'hindouisme, de chamanisme et d'une magie propres aux peuples tibétains.

Longtemps cantonnés dans des espaces géographiques différents, le mahayana et l'école des anciens sont parfois à nouveau en confrontation. Pour le théravada, la primauté historique est un gage d'orthodoxie envers l'enseignement du bouddha, les changements du mahayana étant perçu comme une dénaturation du message originel. Pour les partisans du mahayana,le qualificatif hinayana désigne dans leurs enseignements une spiritualité sèche ou une recherche tourné vers sa seule réalisation personnelle, ce qui selon eux va à l'encontre du but recherché. Au dela des clivages, cette rencontre sera probablement positive pour la compréhension et l'évolution du bouddhisme.

prajnaparamita3

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité